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L’AÉROPLANE-FANTÔME

Les autres, comme lui-même, paraissent annihilés. Ils se balancent sur leurs chaises, les yeux dilatés dans un incroyable effort pour rester ouverts. D’aucuns essaient de se lever ; ils retombent assis, alourdis, incapables de se mouvoir. Les paupières se ferment une à une.

Tous sont sans mouvement. Tous dorment.

Quelques minutes s’écoulent. Soudain le cuisinier Brock fait un mouvement. Ses mains qui voilent son visage, s’abaissent lentement et laissent apercevoir ses traits crispés par une joie farouche, ses yeux étincelants comme des escarboucles.


Mors Brock ricane.

Il ne dort pas, le cuisinier Brook. Il promène autour de lui un regard investigateur, se lève sans bruit, fait le tour de la table, secoue rudement chacun des dormeurs.

Nul ne répond à ce muet appel. Alors Brook ricane, sa voix sonnant étrangement au-dessus de cette assemblée jugulée par le sommeil.

— Vive la sainte Allemagne ! Enfoncés les Anglais ! Ah ! Ah ! Ah ! Le laudanum, mélangé au café, l’empêche d’être un excitant ; ah oui, il l’empêche