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CHAPITRE VIII

L’IDYLLE DE NEWGATE


— Demandez l’Idylle de Newgate !… Édition spéciale ! tous les détails ! Demandez, demandez ! Cela est plus intéressant que les conceptions romanesques !… Immense sensation ! La plus attractive idylle !

Et cœtera ! Et cœtera !

Ainsi clamaient les crieurs de journaux, vers deux heures de l’après-midi, dans les rues de Londres, que les poussières en suspension, éclairées par un soleil radieux, remplissaient d’un léger brouillard doré.

Et les passants s’arrêtaient, s’arrachaient les feuilles toutes fraîches encore d’encre d’imprimerie.

Un coup de sonnette furieux appela le garçon d’étage dans l’appartement occupé par Von Karch et Margarèthe.

Les deux Allemands venaient de sortir du lourd sommeil, dans lequel l’astucieux Tril les avait plongés la veille au soir.

Dire leur stupeur de se trouver tout habillés, dans les fauteuils où ils s’étaient installés seize ou dix-sept heures plus tôt, est impossible. Ils avaient échangé des répliques incohérentes :

— Ah ça ! nous ne nous sommes pas mis au lit ?

— Cela paraît du moins vraisemblable.