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lera peut-être que je suis toujours curieux d’apprendre d’où tu viens, où tu vas, et comment vont tes affaires.

— D’où je viens et où je vais, c’est peu important ; mais je peux te dire que mes affaires ne vont pas trop mal. Pourtant, je suis bien embêté en ce moment, mon poulain ! »

Et il donna une tape sur le genou d’Adrien.

« Cela t’arrive rarement », répliqua celui-ci ; « et pourquoi es-tu embêté, vieux ? Sont-ils devenus rares les citrons ?

— Non, pas les citrons, mais les « voyous honnêtes » d’autrefois sont devenus rares.

— Voyous honnêtes ? » s’exclama Adrien, « ça c’est un paradoxe : les voyous ne peuvent pas être honnêtes !

— Tu crois ça, eh bien ? j’en connais plusieurs. »

Stavro se plia sur ses cuisses et resta ainsi, fixant le sol. Adrien sentit qu’il parlait sérieusement et voulut en savoir plus long, mais il procéda prudemment :

« Pourrais-tu me dire pour quelle besogne il te faut un pareil voyou ?

— Pour m’accompagner à la foire de S…, jeudi prochain. À vrai dire, ce n’est pas pour moi, mais c’est comme si ça l’était… Tu sais que j’ai l’habitude, dans