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par un beau dimanche

— Peut-être des enfants jouaient-ils dans le bois, dit l’oncle en le suivant en toute hâte.

Sans répondre, le père, soupçonneux, se mit à longer lentement la haie, essayant en vain de percer du regard son épaisse verdure, ou bien y plongeant d’agressifs coups de canne, comme un gabelou qui sonde une charretée de foin.

Rien ne bougeait ; pas un bruit ne monta derrière la haute muraille de feuillage.

— Rentrons, dit tout à coup Hougnot, la mine maussade comme un chasseur qui s’en retourne bredouille.

Et il se dirigea à grandes enjambées vers la maison, où les trois autres le suivirent avec leur coutumière docilité.

Mais, cinq minutes plus tard, le docteur, s’étant échappé sous un prétexte, longeait la haie, à son tour, en murmurant d’une voix prudente :

— Hé, monsieur !… Monsieur Machin !… Chapeau gris !… Êtes-vous là ?… Vous n’êtes pas blessé ?

Une voix non moins basse, non moins prudente, lui répondit aussitôt :

— Je n’ai rien… Quelques égratignures… Merci… Rentrez vite !

Et M.  Brusy fila prestement pour aller, d’un simple clin d’œil, annoncer la bonne nouvelle à Marie.

De l’autre côté de la haie, le jeune homme s’en allait à pas lents, tirant la jambe, se frottant la cuisse et faisant une fort vilaine grimace.