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À L’AQUARIUM



Ah ! qu’ils murmurent doux ces flots mélancoliques,
Pauvres flots inconnus glissant sur le rocher !…
Secouant lentement leurs harpes poétiques
Ils s’amusent à fuir, tourner, se rapprocher,
Se heurter mollement en baisers nostalgiques…

Au dehors de la grotte où se perdent mes pas
Le vaniteux Printemps parsème ses appas :
Partout l’on sent son âme et sur tout son sourire
Imprime un songe aimant, un semblant de délire ;
De longs accords dans l’air prolongent leur frisson
Et s’en vont, frémissants, mourir sur le gazon ;
À des appels brûlants des vibrations répondent,
Les choses en s’aimant se mêlent, se confondent ;
L’azur brille plus pur, plus proche et plus serein
Et la terre amoureuse expose dans son sein