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ANTOURA



Souvenirs d’autrefois, faut-il vous évoquer
Maintenant que mon cœur n’est ni joyeux ni triste ?
Noms amis de jadis, faut-il vous invoquer
Avec le doux attrait qui dans votre âme existe ?

Il fut un temps, amis, où vous m’étiez tout, tout !
Il fut un jour sombre où tu pleuras, jeune fille !
Il fut une heure où j’ai vu les saules debout
Pencher leurs cheveux verts sur l’eau qui dort et brille ;

Un temps où moi joyeuse où moi câline, enfant,
J’ai laissé mes cheveux flotter comme la brise,
Et trempé mes pieds nus dans le flot murmurant
Causant, riant très haut et sur un roc assise ;