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S’il traverse un lac aux rives bordées d’arbres feuillers, il espère s’y reposer un instant, mais il ne s’arrête que pour y prendre un nouvel élan ; il bondit dans une gorge resserrée, s’y blesse, y blesse une plante verte et délicate, s’élance dans une vallée qu’il féconde de sa fraîcheur, se calme à mesure que la plaine qui le borde devient plus large, se clarifie à mesure qu’il s’éloigne de la montagne, et ne vient expirer dans le grand océan bleu que lorsque son eau est parfaitement limpide.

L’eau du torrent aspire à la beauté azurée des mers comme le cœur de l’homme à l’Idéal… le torrent à l’immensité profonde, comme l’homme, au bonheur.