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erreurs d’un ou deux pouces que j’ai trouvé dans les meſures à la difficulté de prendre ces meſure avec aſſez d’éxactitude , car il étoit difficile de faire tomber les Pendules dans le même inſtant, enſorte que les corps ſe rencontraſſent dans le lieu le plus bas AB ; & de marquer éxactement les lieux s & k auſquels les corps remontoient après le choc ; & il pouvoit encore s’y mêler d’autres cauſes d’erreur, comme l’inégale denſité des parties des corps ſuſpendus, leur différente texture, &c.

Et afin qu’on ne m’objecte pas que la loi que j’ai voulu prouver par ces Expériences vuppoſe les corps ou parfaitement durs, ou parfaitement élaſtiques, & que nous ne connoiſſons point de tels corps, j’ajouterai que ces Expériences réuſſiſſent auſſi-bien ſur les corps mols que ſur les corps durs, & que par conſéquent la vérité de ce principe ne dépend point de la dureté des corps ; car ſi on veut l’appliquer aux cas où les corps ne ſont pas parfaitement durs, il faudra ſeulement diminuer la réfléxion dans une certaine proportion relative à la quantité de la force élaſtique.

Dans la théorie de Wrenn et d’Hugens, les corps abſolument durs, après s’être choqués, s’éloigent l’un de l’autre avec la même vîteſſe qu’ils avoient dans le choc. On peut l’aſſurer avec encore plus de certitude des corps parfaitement élaſtiques. Dans les corps qui ne ſont pas parfaitement élaſtiques, la vîteſſe avec laquelle ils s’en retournent après le choc, doit être diminuée relativement à la force élaſtique ; & parrce que cette force (pourvû que les parties des corps ne ſoient pas altérées par la colliſion, ou qu’elles ne ſouffrent point d’extenſion comme celle que cauſe le marteau) eſt conſtance & déterminée, ainſi que je l’ai remarqué ; elle fait que les corps rejailliſſent avec une vîteſſe relative qui eſt à la vîteſſe qu’ils avoient avant le choc dans une raison donnée.

Je fis auſſi cette expérience avec des pelottes de laine très ſerrées. Je commençai par déterminer la quantité de la force élaſtique, en faiſant tomber les Pendules & en meſurant la réfléxion :