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Thibet^*). De même il est probable que M. Radloff a raison de voir, comme il le fait aujourd'hui, dans >J ^ >J ^ baibai (p. 234 et suiv.) „die Steinpfeiler, die zur Ehren der bei der Leichenfeier fungirenden Trauermarschàlle vor dem Grabe aufgestellt wurden" (comp. mes pages 148 et suiv., note 23; ma traduction „faire mener le deuil", ne répondrait en allemand qu'à „als Trauermarschall fungiren lassen**).

Je dois encore ajouter (comp. ma page 138, note 7) que p. 223 M. Radloff mentionne que les deux inscriptions ont réellement la leçon kok turk (^ ^ R en I, ^ P ^ en II, comp. ma page 20), les Turcs Bleus. Or, si malgré cela il préfère toujours rectifier kok en okiiëy nombreux, je continue à ne voir aucun accord entre nous sur ce point. Le fait que l'expression „les Turcs Bleus" se présente uniquement dans ce passage, peut d'autant moins paraître étrange que, tout entière, cette partie des inscriptions qui traite des temps anciens, a dans son allure générale un style particulier de haute couleur poétique.

Parmi les autres points où M. Radloff a modifié sa conception antérieure, je me permettrai seulement de mentionner quelques-uns. P. 221, M. Radloff abandonne sa première leçon | fV H rl^ nn^s, changée en ndnsu (ici, p. 29, note 1, comp. p. 171, note 78), et il hésite entre ma leçon H rl^ H rl^ nan-nàn ^t tf ^ x^ nan-nàs(i) (où il ajoute arbitrairement i), tout en préférant la première. Mais d'abord l'explication qu'il en donne (en y voyant le redoublement de nàtï dans le sens de y,chose^, au lieu de nàû-nànda, dont le sens serait „in vielen Dingen" [?], mot à mot „en des choses et des cho- ses" ^)), et ensuite sa traduction (p. 222, 447): „auf welche [addition que ne comporte pas le texte d'après cette explication] (verschiedene) Dinge meine Macht [sabym^ voir plus haut!] sich grûndet", ne valent pas mieux, selon moi, que ci-devant, et il y fait preuve de beaucoup plus d'arbitraire que n'en a mon interprétation. Cette remarque de M. Radloff: „Herr Thomsen erkliirt mit leichtem Muthe, ndnnàn sei eine hàufig im Tûrkischen auftretende Pronominal-Wiederholung, wie

') Je ue comprends pas comment cette explication peut être appuyée par la phrase altaïe tû tn arazynda, seul parallèle que cite M. Radloff; car le sens de cette phrase n'est réellement pas «zwischen den Tielen Bergen", mais bien „entre des monts (d'un côté) et des monts (de l'autre côté)". ,