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toujours. Si vous venez, mon cher Cambon, vous savez le plaisir que j’aurai toujours à vous voir, et, s’il y a lieu, à ce que de bons conseils sincères d’ami soient pour vous. Vous savez que je vous les ai souvent prodigués avec plaisir et grand intérêt, parce que je vous suis attaché sous beaucoup de rapports en ce qui touche aussi votre caractère et vos excellentes mœurs. Ma femme et moi, nous vous remercions des excellents raisins que vous nous avez envoyés. Ils me rappellent tant le cher et beau pays de ma naissance que je voudrais tant habiter. Mais, hélas ! quand ?

Nous vous remercions aussi des bons vœux que vous nous adressez et du souvenir de Monsieur votre père et de votre excellente famille.

Pardonnez-moi, mon cher Cambon, cette lettre d’une extrême franchise. Je ne vous l’adresse pas, (j’en serais désolé), pour vous décourager mais, au contraire, pour frapper un coup électrique dont vous avez peut-être besoin, pour réveiller en vous, enfin, un artiste qui doit nécessairement aussi un jour orner sa patrie.

À revoir, mon cher Cambon. Croyez en mon amitié, comme à mon sincère attachement.

LIX
Ingres à Gilibert.
Samedi, 18 juillet 1849 (Jour funèbre).

Ce n’était point assez que le sort cruel eût rendu infirme mon plus cher ami, il a fallu qu’il