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plan. Ainsi, voilà l’Age d’Or en beau train, comme tu vois.

Demain, arrive M. Pichon, peintre très distingué, qui se charge du fond de l’Age de Fer, (pour l’architecture). Je lui ai tout disposé, dessins et études arrêtées. Voilà donc que, d’ici à trois mois, ce nouveau tableau sera tout terminé sans les figures. D’ici à l’année prochaine, je ferai les études des deux figures et les ébaucherai sur ce fond tout terminé. Est-ce assez, dis, avec ordre et méthode, pour bien faire et aller vite ?

Je vais rentrer à Paris pour terminer enfin, (pour mes péchés), mes deux gros ennemis, mes deux portraits, en m’occupant aussi de ma grande basilique (déjà pensée). J’ordonnerai peut-être aussi ma Chambre des Pairs. Tu vois ma vie : au lieu de me reposer, comme un vieux que je suis de corps, je travaille comme si je devais commencer ma carrière. Heureusement, l’esprit me porte et je me sens l’âme aussi jeune que de notre jeune temps.

Voilà un long bavardage, sur moi. Je sais que tu m’aimes assez pour qu’il ne t’ennuie pas. Que ne puis-je savoir aussi les petites phases de ton existence ? J’y prendrais le même intérêt.

À propos, M. Réthoré votre libraire m’a envoyé une pièce de vers sur le Vœu de Louis XIII, que j’ai fort goûtée, et j’en remercie l’auteur.

Je possède une notice sur Montauban, mais je voudrais avoir un ouvrage sur son histoire, en deux volumes, je crois. Dans le temps, M. Réthoré