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pourrai aller planter des choux où je voudrai ! C’est une lâcheté. L’on mérite alors de ronger son frein…

Me voici de retour de Dampierre où le paradis continue et y est à moitié ébauché. Je suis donc ici afin d’exécuter encore huit figures pour les vitraux du tombeau de Dreux, hélas ! et faire un portrait en plus, celui du Duc de Nemours, les deux portraits de femme qui ne sont qu’ébauchés et la cinquième copie du portrait du Duc d’Orléans. Tu sais combien j’aime faire des portraits. Vois comme je suis heureux. Et tout cela, sans compter que nous vivons dans les ténèbres et que ma vie de Paris… mais tu la connais.

Le jeune Debia m’apporte ta dernière lettre… Quand te reverrai-je, cher ami ? Patience ! Je voudrais traiter Dampierre au pas accéléré, mais il y a bien à faire. C’est un travail bien délicat et qui sera, je crois, bien long…


XLIX
Paris, 7 juin 1844

Je suis aussi humilié de tes sages reproches qu’heureux de la joie que j’ai ressentie et de l’honneur insigne que j’ai reçu de vous, mes bien bons et excellents compatriotes, et de toi surtout, car tu y as pris la plus tendre part. Mes larmes me suffoquaient, tour à tour, de peine et de plaisir.

Hélas ! on donne mon nom à une rue et je ne puis finir le portrait de M me d’Haussonville,