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sont une treille et des arbres chargés de fruits. Un homme, acolyte d’un jeune garçon et d’une jeune fille, exprime une noble prière, tandis que ceux-ci élèvent dans leurs bras des fruits et une coupe de lait qu’ils renversent même un peu. Derrière cette espèce de prêtre, s’agite une danse religieuse exécutée par des jeunes filles qui font tourner un jeune garçon maladroit qui joue des flûtes et est ramené à la mesure par la jeune fille qui conduit la danse en battant des mains. Puis, sont échelonnés des groupes d’amants heureux, et des familles heureuses avec leurs enfants. Ils attendent sûrement l’heure du repas, autour d’un bassin qu’alimente une source qui sort au-dessous de l’autel. Cependant, à droite, arrive la majestueuse figure d’Astrée, avec ses divines balances. Des hommes sont groupés autour, et elle leur dit : « Tant que vous imiterez la justesse de cet instrument, vous serez heureux. » Un jeune homme baise le bas de son vêtement. Sur le premier plan, un jeune homme, de la nature des faunes, regarde avec bonheur sa femme qui tient son enfant endormi. De l’autre côté, un autre groupe couché, qui balance celui-ci : une femme, les bras posés sur son mari, regarde avec intérêt leur très jeune enfant qui se traîne sur les bras, pour aller vers un lapin qui broute tranquillement. Tout cela dans des natures très variées, à la Raphaël. Une jeune fille couronne de fleurs son amant, d’autres font s’embrasser de jeunes enfants.

Voilà les principales idées. J’ai en cire une