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Je ne sais vraiment, Monsieur le Maire, comment reconnaître tant et de si constantes bontés ; je ne vois qu’un moyen qui soit digne de mes honorables compatriotes, c’est de m’efforcer de les mériter chaque jour davantage.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, etc.


00(Fonds Henry Lapauze).

J. Ingres.

À Monsieur Marcotte.
Paris, novembre 1842.

Excellent ami, vous avez tout dit ; ma juste douleur ne peut rien ajouter au tableau déchirant que vous faites de notre situation, des douleurs profondes de cette vertueuse et admirable famille royale, et de ma propre douleur, à moi, qui avais éprouvé, mieux que tout autre peut-être, ce que valait ce cœur bon, tendre et généreux. Aussi, je suis anéanti et découragé ; je ne fais que le pleurer, et je le pleurerai longtemps. Une seule chose me console, c’est d’avoir été assez heureux pour retracer ses traits ; mais combien j’aurais voulu faire mieux encore ! Du reste, la douleur est générale, unanime… Tout est à recommencer : l’édifice de ce grand roi vient de s’écrouler, avec la vie de ce prince si aimable et adoré.

En ce moment, dans une demi-heure, le Roi va aux Chambres, et mon émotion est toujours grande en pareille occasion. Que Dieu le protège toujours !
00(Fonds Delaborde).

J. Ingres.