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Me voilà donc un peu au niveau de mes affaires de peinture. Dieu veuille que je ne sois pas détourné par quelque bâton dans les jambes qui me porte ailleurs.

Cher ami, tes fruits sont délicieux et je garde le souvenir de leur bon goût : il n’y a que la terre natale qui puisse en donner de pareils, et j’en ai tressailli de bonheur.

J’écris enfin au Maire de Montauban. Les deux bustes sont prêts ; ils sont bien sur leurs piédouches, et j’ai fait graver mon nom dessus. Je te remercie de tout mon cœur de cette espèce d’apothéose vivante que tu m’as donnée, dans mon cher Montauban. Mille souvenirs à nos amis.


À Monsieur le Maire de Montauban.
Paris, le 14 novembre 1842.

Je vous prie <le vouloir bien agréer mes excuses, sur le retard que j’ai mis à répondre à votre honorable lettre ; un travail incessant et aussi la fièvre en ont été la cause. Permettez-moi de vous offrir ici, ainsi qu’au Conseil municipal auprès duquel je vous prie d’être mon interprète, l’expression des sentiments de profonde gratitude que m’inspirent les témoignages de bienveillance dont nie comblent les magistrats de la ville où je me fais gloire d’avoir reçu le jour. Je suis vivement touché de la nouvelle preuve, si honorable pour moi, que vient de me donner le Conseil municipal de Montauban, en vous autorisant, Monsieur le Maire, à acquérir, pour le placer dans un des établissements publics de la ville, le buste que M. Ottin fait de moi.