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dont tu devrais profiter. Rappelle-toi que si, par hasard, tu allais à Paris, c’est chez moi que tu descendrais, à l’Institut, dans l’appartement qui est gardé par notre fidèle Marie Lafitte, de Montauhan, sous la direction de Gatteaux. Gatteaux est, pour moi, un second toi-même, un ami à toute épreuve et qui prend soin de toutes mes affaires à Paris avec une affection tendre et dévouée.

Je suis bien fâché de ne pouvoir répondre à l’affectueuse recherche de M. Scitivaux ; mais, pour le moment, je n’ai rien à lui offrir. Le petit tableau de Stratonice n’est point fait, et je ne sais quand il pourra l’être. Accablé de demandes, je suis obligé de renoncer à contenter personne ; pas même l’aimable duc d’Orléans qui attend, depuis quatre ans, cette éternelle Stratonice.

Tu vois donc tout mon embarras. J’espère cependant qu’une fois remis au travail, je pourrai mieux répondre à tant d’obligeance, et M. Scitivaux ne sera pas des derniers servis. Au reste, le tableau de Roger vient d’être lithographie et se trouve à ma disposition.

Je suis bien sensible à l’honneur que me fait le Conseil municipal, touchant mes gravures, je te prie de lui en témoigner toute ma gratitude. Adieu.

XXXVII
Rome, 10 juillet 1839.

Oui, mon ami, dans mes ennuis du monde, dégoûté d’en faire partie, j’ai souvent pensé à