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qui serait d’ailleurs reçu dans les pays environnants à coups de fusil, ce qui est arrivé. Adonc. mon ami, que Dieu nous conserve, n’est-ce pas ? C’est ce que nous espérons ; mais tout cela n’est pas très gai… Les journaux, qui feraient bien mieux de ne plus s’occuper de moi, ont annoncé faussement que j’avais demandé mon retour. Bien au contraire, je désire et je veux rester. (Op. cit.)

J. Ingres.

À M. Dumont.
Rome, 24 lévrier 1838.

Excellent ami, il y a bien longtemps que je veux vous écrire pour vous exprimer, et toujours avec le même sentiment de reconnaissance, tout ce que votre amicale sollicitude me fait de bien et combien j’en suis heureux, et en même temps vous offrir, bien bon ami, tous les bons vœux que nous faisons, moi et ma femme, pour votre bonheur et celui de Mme Dumont dont le souvenir nous est toujours cher. J’ai donc mis mes pinceaux de côté et je joins à ces sentiments de cœur et affectueux attachement un courrier d’affaires énorme pour moi, souvent paresseux et sans secrétaire, mais que mon devoir, autant que mon plaisir cependant a le remplir, m’a fait vous expédier.

J’espère n’être pas trop hardi pour mes observations, que je vous prie d’apprécier d’abord en faveur du sentiment qui me les a dictées. Au reste, si j’avais le malheur qu’elles déplussent, je vous prie d’être mon avocat intime, car vous devez savoir comme en tout je suis fait et pourquoi je suis ainsi intentionné. J’y ai joint des devis qui, quoique écrits en italien, vous seront intelligibles. D’abord. M. Lego serait là pour les expliquer. À propos de lui, vous devez l’avoir vu et beaucoup causé ensemble. Je lui suis très attaché et voudrais le savoir plus heureux pour sa famille et ses affaires. Enfin, il nous revient, et tant mieux pour tous. J’ai cru devoir aussi répondre à la lettre du Ministre, touchant les affaires de l’école,