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bien me faire d’aller à Autun ; j’accepte ses offres avec une sensible reconnaissance, ne fût-ce que pour pouvoir lui exprimer de vive voix combien je suis touché de toutes les bontés dont il m’honore dans sa précieuse lettre et de l’attachement que m’inspire pour sa personne un prélat aussi distingué qu’éclairé.

J’ai l’honneur d’être, avec ces sentiments, Monseigneur, avec respect, votre très humble et très obéissant serviteur.

Ingres.

À Mgr l’Évèque d’Autun (dix ans apkès).

Château de Dampierre, 11 août 1844
: Monseigneur,

Vous m’avez toujours témoigné tant de bontés, que je prends la liberté de rappeler au souvenir de Votre Grandeur un de mes vœux les plus chers, dont elle m’a autrefois fait part, et qui serait de placer mon Martyre de saint Symphorien dans une des salles de son palais épiscopal. J’ai appris, Monseigneur, que d’importants travaux s’exécutent dans votre église-cathédrale et que mon tableau, par suite, avait dû être couvert, accident qui peut le jaunir ; mais aussi la poussière est on ne plus subtile ; elle s’infiltre partout et détériore promptement. L’occasion me paraît donc opportune pour effectuer un transport qui satisferait à la fois, Monseigneur, et aux désirs de votre Grâce et aux miens.

Je supplie Votre Grâce, Monseigneur, de daigner rendre ainsi à cet ouvrage la première illustration qui valut à son auteur des éloges dont il fut si flatté et qu’il doit aux Autunois ; le déplacement de ce tableau est, selon moi, le seul moyen de le leur conserver intact.

Je prie Votre Grâce, Monseigneur, de vouloir bien agréer, etc…

J. Ingres.