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que je suis vraiment quelque chose d’extraordinaire, et j’en aurais pu retirer trop de vanité. Les louanges sont si douces, et surtout d’où elles peuvent venir ! Enfin, me voilà échappé, comme Ulysse, et bien mieux puisque je conserve précieusement la mémoire et le souvenir des honneurs inouïs dont vous m’avez entouré. Ce seront des avertissements continuels à en mériter constamment de pareils, en me rendant toujours meilleur. À toi le premier et à tous ceux qui m’ont si honorablement reçu, mille fois encore l’expression de ma profonde reconnaissance. Que le bonheur vous accompagne à jamais !

Mille amitiés particulières aux Constans, à Maffre et à tous ceux qui m’ont honoré de leur tendre intérêt. Et pour cela, avec le souvenir que j’ai de leurs belles qualités et de leur esprit distingué, je désire que tu m’envoies la liste des noms et qualités de ceux qui m’ont si bien traité, de tes amis particuliers enfin. Et toi, mon cher, n’est-ce pas cruel ? Je t’ai vu et je ne t’ai pas vu ; je t’ai parlé et ne sais ce que je t’ai dit, ayant tant à te dire. Enfin, j’ai vu tout et rien à Montauban. J’y reviendrai, je l’espère, bien sûr.

Monseigneur m’a adressé la plus belle lettre qu’on puisse écrire, fût-ce au premier des hommes. J’en suis tout fier et ravi. Nous avoue donc la victoire. Les regrets viennent toujours après, sur ce qu’on aurait dû faire.

Qu’il eût été bien mieux de laisser dans la grande Salle des Antiques ce tableau, au lieu de