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vous manquent pas pour opérer avec célérité. Y a-t-il a Montauban un homme, pour tendre et monter une grande toile sur châssis ? J’apporterai une fiole avec du vernis et enfin des couleurs, pour ton usage. Il y a deux mois, que j’ai ici les tiennes.

XIX
Paris, 11 octobre 1826.

Mon bien cher, ta lettre m’a intéressé au dernier point ; car je suis vraiment heureux par ton amitié. Elle me console et m’encourage toujours dans les choses actuelles et surtout pour l’avenir. Espérons-le finir ensemble. C’est vivre à demi, qu’être toujours séparés par tant d’espace de terrain ; et, quoi que puissent les lettres, ce n’est pas la réalité. Pensons-y et nous en causerons enfin bientôt, face à lace.

On doit avoir à crier après moi, à Montauban ; mais à l’impossible nul n’est tenu. Mille contretemps, il a fallu rentoiler le tableau et lui donner le temps de sécher. Je croyais l’emporter debout, sur son châssis ; mais non, pas de char assez grand. Il faut donc le rouler et ce n’est pas sans quelque danger, à cause des coutures de la toile et de son frais rentoilage. Je recommande donc, d’abord, à son arrivée, si je n’y suis pas moi-même, que l’on n’y touche que par mes mains. Il faudra, tout de suite, me donner un endroit assez grand et un autre assez beau, de jour, pour