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Grâce dont on a rouvert l’église. Mais j’ai toujours protesté. On n’en parle plus. J’espère bien, vers la fin d’avril, le voir partir, voire même l’accompagner moi-même. Espoir difficile ! Cependant, ce serait nécessaire ; car, sans parler des difficultés sans nombre pour son placement, les bords de la toile sont usés à force de l’avoir mis et remis sur châssis ; ils demandent des restaurations. Juge et partage sûrement l’excessif plaisir que j’aurais à me voir à Monlauban. Je ne t’en dis pas davantage : tu sens ce que tout cela vaut pour moi. O bonheur suprême ! Je n’aurais que quinze jours à donner à l’absence d’ici, voyage et séjour comptés. J’y pense et je ne dis pas non. Je suis tout aise d’y penser.

Adieu, mon cher. Aime toujours avec toutes ses imperfections celui qui est ton meilleur ami. J’attends ta chère réplique et j’y répondrai mieux que par le passé. Vive toujours, Homère, Gluck, Mozart, Raphaël, Poussin, et la belle Pasta à qui j’en veux cependant, de toutes mes forces, pour ne jamais chanter Mozart !

Fais-moi le plaisir de voir mon beau-frère Déchy. Je lui ai écrit, pour notre affaire de la succession Lacroix. Pourquoi tarde-t-il à m’envoyer mes titres bien établis sur l’existence de cet oncle aux Iles, ses titres aussi et les personnes qui auraient pu connaître cet oncle, la quantité de ses nègres ? Tout cela est indispensable pour assurer nos prétentions et nous mettre en règle.

Mais, à propos, et ta peinture ? Donne-moi