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Mille choses à tous nos amis. Je te prie de garder pour toi seul ce qu’il n’est convenable de dire qu’à toi, avec qui je pense tout haut. Les critiques vont sûrement pleuvoir, bonnes ou mauvaises. Mon parti est bien pris, de ne m’en affecter d’aucune manière.

Lo scioppo è fatto, et à mon avantage et honneur. J’ai déjà la commande d’un tableau de six mille francs, pour le Luxembourg. Je t’instruirai de tout ce qui va se passer, parce que mes lettres te contenteront.

Je suis si étourdi par toutes mes sensations, ici, que je n’ai pu encore m’occuper du tableau de M. Debia. Par ma première lettre, qui suivra de près celle-ci, je t’en parlerai avec grand intérêt et bien franchement. Je ne suis entré encore dans aucun théâtre. Juge de ma vie tiraillée entre les courses et les dîners. Ta belle Mme Pasta n’y perdra rien et je t’en parlerai.

Adieu.

XVI
Paris. 13 mai 1825.

Mon bien cher ami, malgré mes inconcevables torts, j’ai encore plus d’humeur et de colère que de véritables remords, en ce qui louche l’amitié que j’ai pour toi. C’est un attachement inné, bien senti et inaltérable, malgré tout ce qu’il y a à dire dans ma lâche conduite. J’aime à croire, si je n’ai cependant trop de présomption, que L’amitié,