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Je voudrais le revoir, mon cher tableau, si bien encadré et si beau. Je l’estime très heureux d’être placé chez mon meilleur ami. Vous en jouissez, au moins ; car très souvent nos veilles sont pour l’homme le moins fait pour les apprécier…

Je vais maintenant répondre à vos demandes. Le premier cardinal du côté du Pape est le cardinal Valenti, mort ; le second, Mattei, actuellement à Home. Le troisième, je ne sais pas son nom, ni le quatrième. Le cinquième est le cardinal Di Pietro ; le sixième, le cardinal Pacca, actuellement secrétaire de la chambre apostolique ; et le septième est le cardinal Del Porto, mort.

— Pour les caudataires, je n’y reconnais que moi. À la vérité, je ne me suis pas regardé à la glace : mais vous m’avez reconnu, et c’est bien assez. Le premier acolyte cardinal, à côté du Pape, en continuant, et le cardinal Gonsalvi ; l’autre était un Doria, mais je n’ai pas eu son croquis. Le cardinal debout assistant le Pape, je crois que c’est un Albani. Comme le Pape a fait, hier, sa belle rentrée à Rome et que je reverrai la Chapelle, j’achèverai de vous dire les noms de ceux que je ne connais pas. Les autres personnages, en suivant, qui sont des évêques, ne sont pas des portraits. Ceux au bas de l’autel sont les Monsignori della Rota et, parmi eux, le maître du Sacré-Palais, toujours pris dans l’Ordre de Saint-Dominique. Quant à l’ordre et au jour précis, il est un des trois jours où les cardinaux sont vêtus de moire, couleur rose sèche ou petit deuil. Pour le reste du trône, le chanoine peut avoir raison ; mais vous devez voir que j’étais forcé, pour l’effet de mon tableau, de vêtir le Pape en blanc, n’ayant pas d’autre ressource pour attirer sur lui la lumière, et je me suis rappelé que la peinture est un art.

À présent, je vous conseille de ne point publier