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SOLNESS

KAIA

Oh ! oui. Quel bonheur si cela pouvait s’arranger ainsi !

SOLNESS, lui prenant la tête entre les deux mains, dit doucement.

C’est que je ne puis me passer de vous, Kaia. Il faut que je vous aie toujours près de moi.

KAIA, dans une exaltation nerveuse.

Oh ! Dieu !… Oh ! Dieu !

SOLNESS, lui baisant les cheveux.

Kaia !… Kaia !…

KAIA, s’affaissant devant lui.

Que vous êtes bon pour moi ! Que vous êtes donc bon !

SOLNESS, violemment

Levez-vous, levez-vous donc, de par le… Il me semble entendre quelqu’un.

(Il l’aide à se relever. Elle se dirige en chancelant vers le pupitre. — Madame Solness entre par la porte de droite. C’est une femme maigre, qui semble rongée par le chagrin et à qui il reste des traces de beauté. Des boucles blondes tombent sur ses épaules. Elle est vêtue avec élégance, tout de noir. Elle parle assez lentement, d’une voix plaintive.)