Page:Ibsen - Solness le Constructeur, trad. Prozor, 1909.djvu/239

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
229
LE CONSTRUCTEUR

SOLNESS

Oui.

HILDE

Opprimée par son chagrin et par le souvenir de ses petits enfants ?…

SOLNESS

Oui… C’est vrai.

(Hilde va et vient sur la véranda, les mains derrière le dos, puis s’arrête devant la balustrade, et se tourne vers le jardin.)

SOLNESS, après un instant de silence.

Avez-vous longtemps causé avec elle ? (Hilde reste immobile et ne répond pas.) Je demande si vous avez causé longtemps ? (Hilde continue à garder le silence.) De quoi vous a-t-elle parlé, Hilde ? (Hilde ne répond pas.) Pauvre Aline !… Des petits enfants, sans doute ?… (Hilde est secouée d’un frisson nerveux, puis elle hoche vivement la tête à plusieurs reprises en signe d’affirmation.) Jamais elle ne triomphera de son chagrin… Jamais !… (Rapprochant de Hilde.) Vous voici de nouveau pétrifiée, comme hier soir.

HILDE, se retournant, fixe sur lui un regard droit et sérieux.

Je veux partir.