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LE CONSTRUCTEUR

mœurs, les vieux usages, tout ce que pleurent les cœurs humbles et timorés comme celui de Mme Solness, tout ce dont les fières volontés, comme celle de son mari, appelaient la destruction, et qui a disparu même sans leur concours et autrement qu’ils ne se l’étaient figuré.

Mais, à la suite de cet incendie, sont mortes des idées nationales, objets de foi, d’espérance et d’amour. Il n’est pas défendu de supposer qu’Ibsen, jadis ardent panscandinaviste et ami de la Suède, a pensé au triste sort de l’Union, détruite, si ce n’est en réalité du moins dans l’affection des deux peuples-frères.

Minée par la destruction de l’ancien ordre de choses, par l’avènement de tendances nouvelles, par le cosmopolitisme envahissant, la vieille idée Scandinave ne représentait plus qu’un beau passé ; elle n’avait plus d’avenir.

Le maître-constructeur en arrive à se