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LE CONSTRUCTEUR

même le mouvement ouvrier actuel, portent invariablement l’empreinte.

C’est ainsi que Solness donne aux demeures qu’il construit une vague apparence de temple.

Enfin, la résolution qu’il prend de ne plus jamais bâtir que des châteaux enchantés, mais de les faire reposer sur de fortes assises, symbolise la dernière évolution du génie d’Ibsen, et peut-être de celui de notre siècle.

Ne voit-on pas, depuis quelque temps, le goût du mystère et du rêve s’introduire peu à peu dans tous les domaines, sans que l’esprit renonce aux méthodes positives et aux procédés réalistes ?

Cependant, Ibsen ne paraît voir là qu’un phénomène passager, un crépuscule, non une aurore. La race, comme Solness, est incapable d’arriver aux sommets qu’elle vise. Elle n’a pas l’esprit assez dégagé du passé. Elle ne peut s’élever à une certaine