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NOTICE SUR SOLNESS

moderne longtemps refoulé par l’Idéal, par l’Art, et triomphant enfin lorsque l’Art, entraîné sur la pente des rêves, emporté par un vent de folie, s’élance vers les nuages.

Puis, si l’on passe aux idées, les églises que Solness construisait au début de sa carrière, ce sont les drames philosophiques d’Ibsen, et, en général, les œuvres religieuses ou mystiques par lesquelles ont commencé tant de poètes de son pays ; les demeures familiales qu’il s’est mis à bâtir plus tard, après une crise de désespérance et de révolte, ce sont les tendances humanitaires qui, à l’époque où Ibsen, dans ses drames modernes, essayait de réformer la société par le théâtre, achevaient de triompher, en Scandinavie, de la vieille foi mystique. Celle-ci, en disparaissant, leur a légué le culte de l’Idéal et l’amour du Beau dont tous les mouvements sociaux de ces contrées,