Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
ACTE PREMIER

ASLAK (après un court silence, à demi voix)

Regarde, Peer. La voici qui danse avec un vieux.

PEER GYNT (se tournant vivement vers un homme vieux qui se tient près de lui)

Tu n’en connais aucune qui ne soit pas engagée ?

L’HOMME

Cherche. (Il s’éloigne de lui.)

(Peer Gynt se calme tout à coup et glisse vers le groupe d’invités un regard timide et indécis. Tous le regardent, mais personne ne lui adresse la parole. Il cherche à aborder d’autres groupes. Sitôt qu’il s’approche d’eux, le silence se fait. Quand il s’éloigne, on le suit des yeux avec des sourires railleurs.)

PEER GYNT (à part)

Oh ! ces coups d’œil, ces sourires, ces pensées venimeuses ! Ça grince à me faire claquer des dents !

(Il se glisse le long de la grille. Solveig, tenant par la main la petite Helga, entre dans l’enclos, accompagnée de ses parents.)

UN HOMME (à un autre qui se tient à quelque distance de Peer Gynt)

Regarde donc. Voici les étrangers.

L’AUTRE

Les gens qui se sont établis là-haut ?

LE PREMIER

Oui, à Hedal.

L’AUTRE

C’est vrai. Ce sont eux.