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PEER GYNT
PEER GYNT

Voilà où je me ferai délivrer un billet de confession.

LE FONDEUR (lui saisissant le bras)

Allons ! règle tes affaires !

(Ils sont sortis des broussailles et se trouvent devant une cabane. Le jour commence à poindre.)

PEER GYNT

Mes affaires, c’est là que je les réglerai. Je suis chez moi ! Va-t-en ! Décampe ! Ton monde fût-il cent fois plus grand qu’il ne l’est, il ne pourrait nous contenir, moi et les péchés que tu verras, inscrit sur mon billet.

LE FONDEUR

Allons, Peer, je t’attendrai au troisième carrefour. Mais alors !…

(Il s’écarte et s’éloigne.)

PEER GYNT (s’approchant de la cabane)

De quelque côté qu’on se tourne, c’est toujours la même chose. (Il s’arrête.) Non ! C’est trop de misère, trop de désolation que de rentrer chez soi pour en ressortir ainsi ! (Il fait quelques pas et s’arrête de nonveau.) Fais le tour, disait le Courbe ! (Il écoute le chant qui reprend dans la cabane.) Non. Cette fois-ci, j’irai tout droit, quel que soit le chemin !