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PRÉFACE

Leur tâche se trouve encore compliquée par le fait que le texte demande la mise en musique des strophes et que celles-ci, par conséquent, doivent être traduites en vers. Eh bien ! que toutes ces circonstances réunies servent à atténuer ma faute : oui, sur ce point unique j’ai péché contre mon principe de traduction quasi-littérale. Tout en respectant le sens des vers, j’en ai quelquefois trahi la lettre. J’ai même, dans celle des Pelotes, remplacé une image par une autre, ce qui m’a amené à modifier en conséquence la réplique de Peer. À tout cela, j’ai été poussé par des considérations musicales et un peu aussi par la crainte que l’image employée dans l’original, familière aux compatriotes d’Andersen, ne paraisse ou incompréhensible, ou trop bizarre, à ceux de La Fontaine[1].

Quoi qu’on pense de ces modifications, une considération, en tout cas, devrait me valoir l’indulgence d’Ibsen et des ibséniens. C’est que mon péché est bien à moi, que je ne l’ai pas commis involontairement et à mon insu, en traduisant, au lieu de l’œuvre d’Ibsen, celle de quelque traduc-

  1. Voici la traduction littérale de la strophe des Pelotes, la seule que j’aie cru devoir transformer entièrement (par