Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/248

Cette page a été validée par deux contributeurs.
215
ACTE V
PEER GYNT

Je vous en prie ! Dites-le-moi.

LE MAIRE

Hein ? On prétend que c’était une espèce de méchant conteur.

PEER GYNT

Un conteur ?

LE MAIRE

Oui, il ne faisait que des contes, s’attribuant à lui-même tout ce qui s’est accompli de beau ou de grand dans le monde. Mais, vous m’excuserez, mon ami, — j’ai d’autres devoirs. (Il s’en va.)

PEER GYNT

Et où est-il maintenant, ce singulier personnage ?

UN VIEILLARD

Il a passé les mers pour se rendre en pays étranger. Comme on pouvait s’y attendre, il y a mal tourné, et voilà déjà des années qu’on l’a pendu.

PEER GYNT

Pendu ? Tiens, tiens. J’en étais sûr. Feu Peer Gynt est resté lui-même jusqu’au bout. (Saluant.) Adieu, la compagnie, grand merci et portez-vous bien ! (Il fait quelques pas pour s’éloigner, mais se ravise et s’arrête.)