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Scène VII

Mme INGER
(Seule, après un moment se lève brusquement).

Non, non, non. Il m’est impossible d’écrire cette nuit. Ma tête brûle et me fait horriblement souffrir.

(Inquiète elle écoute).

Qu’est-ce cela ?

Ah ! c’est le couvercle du cercueil qu’on cloue là-bas.

Quand j’étais enfant, on me contait la légende du chevalier Aage qui revenait chaque nuit, portant son cercueil sur le dos…

Ah ! si l’autre, là-bas, cette nuit, avait la fantaisie de revenir avec son cercueil sur le dos pour me remercier de le lui avoir prêté.

(Elle rit).

Hum ! — Nous autres, grandes personnes, nous n’avons pas à nous occuper de ces histoires d’enfants.

(En colère).

Quand même, ces contes suffisent à troubler le sommeil.

Quand mon fils sera roi, on défendra ces absurdités.

(Elle se promène par-ci, par-là, puis ouvre la fenêtre).

Combien de temps cela dure-t-il habituellement, avant qu’un c&davre commence à pourrir ?

Il faut donner de l’air ici, partout, c’est malsain.