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THÉATRE

aslaksen. — Ce n’est pas ma faute, c’est celle de l’élection, de Bastian Monsen, du destin, du hasard et du punch de Madame Rundholmen, il n’y avait pas assez de citron dedans. Et me voilà encore sur la brèche avec la presse.

bratsberg (se rapprochant). — Comment ! Que dites-vous ?

aslaksen. — La presse, monsieur le chambellan.

bratsberg. — La presse ? Nous y voilà. Ne vous ai-je pas toujours dit que la presse de nos jours est une puissance extraordinaire.

aslaksen. — Oh, mais non, monsieur le chambellan…

bratsberg. — Pas de fausse modestie, monsieur l’imprimeur Aslaksen. Jusqu’à présent je n’ai pas lu votre journal, mais à l’avenir je le lirai. Puis-je vous en demander dix exemplaires ?

aslaksen. — Vingt si vous voulez, monsieur le chambellan.

bratsberg. — Oui, merci, envoyez m’en vingt. Et du reste si l’argent manque, venez me voir ; mais je vous le dis à l’avance, je n’écrirai pas une ligne.

ringdal. — Qu’est-ce que j’apprends ? Votre fille est fiancée ?

bratsberg. — Oui, et qu’en dites-vous ?

ringdal. — Je dis que je vous félicite. Mais quand est-ce que cela a eu lieu.

fieldbo (rapidement). — Oh ! nous en parlerons plus tard…

bratsberg. — Cela a eu lieu le 17 mai dernier.

fieldbo. — Comment ?