Page:Ibsen - Les Soutiens de la société, L’Union des jeunes, trad. Bertrand et Nevers, 1902.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
291
L’UNION DES JEUNES

lundestad. — J’ai eu égard à votre situation, monsieur le chambellan.

bratsberg. — A ma situation ?

lundestad. — Notre parti doit conserver sa bonne réputation aux yeux du peuple, nous représentons la vieille honnêteté norvégienne. Si j’avais combattu Stensgard, vous savez qu’il a la lettre de change…

bratsberg. — Il ne l’a plus.

lundestad. — Comment ?

bratsberg. — La voici.

lundestad. — Il vous l’a renvoyée ?

bratsberg. — Oui, c’est un homme d’honneur ; je dois lui rendre ce témoignage.

lundestad (pensif). — Ce Stensgard a de la chance


Scène IV

Les mêmes, STENSGARD

stensgard (il reste à la porte). — Puis-je entrer ?

bratsberg (il va au-devant de lui). — Certainement.

stensgard. — Et vous me permettez de vous présenter mes souhaits de bonne fête ?

bratsberg. — Très volontiers.

stensgard. — Hé bien acceptez-les. Ils viennent d’un cœur ardent et sincère ! Mais passez l’éponge sur toutes les sottises que j’ai écrites.

bratsberg. — Je m’en tiens aux faits, monsieur Stensgard. A partir d’aujourd’hui, si vous le voulez bien, considérez-vous ici comme chez vous.