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THÉATRE

bratsberg. — Ma famille est déshonorée autant que le propriétaire Monsen. Vous savez sans doute ce qui est arrivé à Monsen.

fieldbo. — Oui, je sais.

bratsberg (à Ringdal). — On ne connaît pas de nouveaux détails ?

ringdal. — Non, si ce n’est qu’il entraine un grand nombre de fermiers dans sa ruine.

bratsberg. — Et mon fils ?

ringdal. — Votre fils m’a communiqué son bilan. Il peut payer tout ce qu’il doit ; mais il ne lui restera plus rien.

bratsberg. — Hum ! Veuillez donc faire recopier ma lettre.

ringdal (sort). — A vos ordres !

fieldbo. — Mais avez-vous refléchi ? Tout peut s’arranger secrètement.

bratsberg. — Soit. Mais, moi, m’est-il possible de ne pas savoir ce qui s’est passé, puis-je chasser cela de ma mémoire ?

fieldbo. — Et que s’est-il passé en somme ? Il vous a écrit, il a reconnu sa faute et vous a demandé pardon. C’est la première fois que ça lui arrive ; qu’est-ce que cela, je vous le demande ?

bratsberg. — Voudriez-vous agir comme mon fils a agi ?

fieldbo. — Il ne recommencera pas, c’est là le principal.

bratsberg. — Quelles garanties ai-je qu’il ne recommencera pas des folies de ce genre ?

fieldbo. — A défaut d’autres, l’incident provoqué