Page:Ibsen - Les Soutiens de la société, L’Union des jeunes, trad. Bertrand et Nevers, 1902.djvu/286

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
274
THÉATRE

parole en sa faveur. Le mariage se fera, car je crois bien que Ragna ne le déteste pas.

madame rundholmen. — Ragna ?

lundestad (il se rapproche). — De quoi parlez-vous avec tant d’animation, madame Rundholmen ?

madame rundholmen. — Pensez donc, il me dit que Stensgard va se marier !

lundestad. — Sans doute, mais le chambellan n’y consentira pas facilement.

bastian. — Le chambellan ?

lundestad. — Probablement qu’elle est encore un trop beau parti pour un simple avocat.

madame rundholmen. — Qui ?

lundestad. — La fille, parbleu.

madame rundholmen. — Il n’a cependant pas demandé la main de Mademoiselle Bratsberg ?

lundestad. — Mais si.

madame rundholmen. — Vous en êtes certain ? Vous pourriez l’affirmer ?

bastian. — Et à moi il m’avait dit de parler en sa faveur !

(Bastian et Lundestad s’éloignent).

madame rundholmen (à Stensgard). — Tenez-vous sur vos gardes, Stensgard ! Défiez-vous !

stensgard. — De qui ?

madame rundholmen. — Des méchants. Il y a des gens ici qui parlent mal de vous.

stensgard. — Que m’importe ? A l’exception d’une seule personne…

madame rundholmen. — Laquelle ?