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L’UNION DES JEUNES

madame rundholmen. — Jésus ! Voici quelqu’un !


Scène VIII

Les mêmes, RAGNA

ragna. — Mille pardon ! Mon père n’est pas ici ?

madame rundholmen. — Votre père ? Oui… non… je crois, il est passé par ici.

ragna. — Par ici ?

stensgard. — Il est parti pour Christiania.

madame rundholmen. — Oui, mais, Mademoiselle… Ah ! vous ne savez pas combien je suis heureuse ! Attendez un instant ; je vais à la cave chercher une bouteille de mon meilleur vin.

(Elle sort.)

stensgard. — Mademoiselle, vous cherchez réellement votre père ?

ragna. — Vous l’avez bien entendu.

stensgard. — Vous ne savez pas qu’il est parti en voyage ?

ragna. — Oh ! est-ce que je sais, moi ? On ne me dit jamais rien ! Mais à Christiania, c’est impossible. Adieu.

stensgard (il lui barre le passage). — Ragna ! écoutez-moi ! Pourquoi êtes-vous à mon égard si différente de ce que vous étiez ?

ragna. — Laissez-moi !

stensgard. — Non. je regarde comme un avertissement du ciel que vous soyez venue juste maintenant. Ne