versation, je t’ai promis de dire une bonne parole en ta faveur.
bastian. — Tu m’as promis ? au contraire, tu…
stensgard. — Taratata ! Tu ne me laisses pas parler. J’ai voulu dire qu’il y avait quelque chose de malpropre à mêler ainsi la question d’amour avec les questions de chemins communaux. C’est pécher contre ce qu’il y a de meilleur dans l’homme. Donc, mon ami, si tu aimes réellement cette jeune fille…
bastian. — Cette veuve !
stensgard. — Oh ! fille ou veuve, ça revient au même. Je veux dire que lorsqu’on aime réellement une femme, il ne faut pas tenir compte d’autre chose.
bastian. — Alors tu parleras pour moi ?
stensgard. — Avec le plus grand plaisir ; mais à la condition que tu t’emploieras aussi pour moi.
bastian. — Moi ! Auprès de qui ?
stensgard. — N’as-tu vraiment rien remarqué ? Elle le touche de si près !
bastian. — Ce n’est pas ?
stensgard. — Si, Ragna, ta sœur. Oh ! tu ne sais pas l’impression que j’éprouvais quand je la voyais, dans l’intimité de la famille, aller et venir, si peu prétentieuse !…
bastian. — Non. Est-ce possible ?
stensgard. — Comment : avec ton œil perspicace, tu n’as pas remarqué cela ?
bastian. — Dans les premiers temps, il m’a semblé mais maintenant on dit tant de choses. On dit que tu commences à aller chez le chambellan.
stensgard. — Comment : chez le chambellan ! Oui,