allusion à tous ces dangereux travaux de terrassements aux ponts qu’il faut construire, etc., etc.
BERNICK. — Oui, oui, je pense au chemin de fer. Sur son passage on va creuser des mines, élever des fabriques. Mais pensez-vous cependant ?…
RORLUND. — Cher monsieur le consul, vous êtes presque trop scrupuleux. Mon avis est que si l’on remet toutes ces entreprises dans les mains de la Providence…
BERNICK. — En effet, la… Providence…
RORLUND. — Aussi n’avez-vous pas besoin de vous faire des scrupules. Mettez-vous courageusement à l’œuvre et construisez.
BERNICK. — Je voudrais maintenant vous soumettre ces cas particuliers. Supposons qu’il y ait une roche à faire sauter dans un endroit très dangereux, que si l’on ne fait pas sauter cette roche le chemin de fer ne pourra être construit ; supposons que l’ingénieur sache qu’il en coûtera la vie à l’ouvrier qui mettra le feu aux poudres, il faut cependant passer outre et son devoir est d’envoyer un ouvrier mettre le feu.
RORLUND. — Hein !
BERNICK. — Je sais ce que vous allez dire. Un ingénieur héroïque mettrait lui-même le feu à la mèche. Mais ces choses là ne se font pas. C’est donc la vie de l’ouvrier qui doit être sacrifiée.
RORLUND. — Ici, jamais un ingénieur n’oserait donner un ordre semblable.
BERNICK. — À l’étranger, il n’y a pas un ingénieur qui hésiterait à le faire.
RORLUND. — À l’étranger, je le crois ! La société est si corrompue, si démoralisée !