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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

BERNICK. — Je suis désespéré, vous dis-je. C’est ma vie que je défends. Je nierai tout, tout !

JOHANN. — Je suis armé, j’ai tes deux lettres. Je les ai trouvées dans ma malle avec d’autres papiers. Je les ai encore relues ce matin. Elles constituent une preuve suffisante.

BERNICK. — Et tu les montreras ?

JOHANN. — Si c’est nécessaire.

BERNICK. — Et tu seras de retour dans deux mois ?

JOHANN. — Je l’espère. Le vent est bon ; dans trois semaines je serai à New-York, si l’Indian Girl ne fait pas naufrage.

BERNICK (appuyant). — … Ne fait pas naufrage ? Pourquoi ferait-elle naufrage ?

JOHANN. — C’est aussi ce que je me demande.

BERNICK (d’une voix à peine distincte). — … Ne fait pas naufrage ?

JOHANN. — Eh bien, tu vois ce qui t’attends, Bernick. Dans l’intervalle tu auras le temps de prendre une bonne résolution. Adieu ? Salue Betty de ma part, bien qu’elle ne m’ait pas accueilli très fraternellement. Je voudrais voir Martha… pour qu’elle dise à Dina… du bien de moi.

(Il s’éloigne par la porte du fond à gauche).


Scène VII

BERNICK, Mlle LONA

BERNICK (à part). — l’Indian Girl : (Rapidement ?) Lona, il faut que tu empêches cela !