le pasteur. — Bonjour madame. Me voici, comme je vous l’avais promis.
madame alving. — Toujours au coup de l’horloge.
le pasteur. — Vous pouvez croire que ce n’est pas sans peine que j’ai pu m’échapper. Toutes ces commissions et directions dont je fais partie…
madame alving. — C’est d’autant plus aimable à vous d’être venu de si bonne heure. Au moins pourrons-nous régler nos affaires avant de nous mettre à table. Mais où est votre malle ?
le pasteur, vivemetit. — Mes bagages sont en bas, chez le marchand. J’y passe la nuit.
madame alving, réprimant un sourire. — Vous ne voulez donc pas vous habituer à passer la nuit sous mon toit ?
le pasteur. — Non, non, madame ; je vous suis bien obligé, mais je préfère demeurer en bas, selon mon habitude. C’est plus commode pour reprendre le bateau.
madame alving. — Allons, faites comme vous voudrez. Il me semble pourtant que deux vieux comme nous…
le pasteur. — Oh, bon Dieu ! pouvez-vous parler ainsi ! D’ailleurs, il est naturel que vous soyez tout à la gaieté aujourd’hui. D’abord, la fête de demain, ensuite Oswald qui vous est revenu.
madame alving. — Oui, c’est un bonheur pour