madame alving. — Oswald, ta mère n’est-elle pas là pour voler à ton secours ?
oswald. — Toi ? (Souriant.) Non, mère ; ce secours-là, tu ne peux me l’offrir. (Il sourit péniblement.) Toi ! ah, ah ! (Il la regarde gravement.) Cependant c’était bien ton rôle ! (Avec violence.) Pourquoi ne me tutoies-tu pas, Régine ? Pourquoi ne m’appelles-tu pas Oswald.
régine, bas. — Je ne crois pas que cela plaise à madame.
madame alving. — Sous peu, tu en auras le droit. Maintenant, viens te mettre à côté de nous, toi aussi.
régine s’assied en silence et avec quelque hésitation de l’autre côté de la table.
madame alving. — À présent, pauvre enfant torturé, je veux enlever les poids qui pèsent sur ton esprit.
oswald. — Toi, mère ?
madame alving. — Oui : tout ce que tu appelles regrets, remords et repentir…
oswald. — Et tu crois que ton pouvoir ira jusque-là ?
madame alving. — Oui, Oswald, j’en suis sûre. Tout à l’heure, lorsque tu as parlé de la joie de vivre, tout s’est éclairé pour moi, et j’ai vu sous un nouveau jour ma vie entière.
oswald, secouant la tête. — Je ne comprends rien à tout cela.