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ROSMERSHOLM

rébecca. — Enfin, le voilà en route pour le sacrifice. Maintenant nous pouvons nous mettre à table. Venez, recteur.

kroll, saisissant son chapeau. — Bonsoir, mademoiselle West. Je n’ai plus rien à faire ici.

rébecca, émue. — Que se passe-t-il ? (Fermant la porte et s’approchant.) Avez-vous parlé ?

rosmer. — Il sait tout.

kroll. — Nous ne te lâcherons pas, Rosmer. Nous te forcerons à revenir parmi nous.

rosmer. — Je ne le ferai jamais.

kroll. — Nous verrons bien. Tu n’es pas homme à supporter la solitude.

rosmer. — Je ne resterai pas seul. Nous sommes deux ici là à la supporter.

kroll. — Ah ! (Un soupçon le traverse.) C’est comme cela ? Oh, les paroles de Félicie !

rosmer. — De Félicie ?

kroll, repoussant son idée. — Non, non, j’ai eu tort. Pardonne-moi. Adieu.

rosmer. — Quoi ? Que veux-tu dire ?

kroll. — Ne parlons pas de cela. Fi ! Pardonne-moi. Adieu.

(Il se dirige vers le vestibule.)

rosmer, raccompagnant. — Kroll ! Une faut pas que nous nous quittions ainsi. J’irai te voir demain.