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relling. — Qu’est-ce qu’il y a ?

gina. — Ils prétendent qu’Hedwige s’est tuée.

hialmar. — Au secours !

relling. — Elle s’est tuée ?

(Il écarte la table et examine le corps.)

hialmar, couché par terre, regardant anxieusement Relling. — Ce n’est pas dangereux, n’est-ce pas ? Dis, Relling ! Il n’y a presque pas de sang. Cela ne peut pas être dangereux ?

relling. — Comment est-ce arrivé ?

hialmar. — Ah ! je n’en sais rien !

gina. — Elle a voulu tuer le canard sauvage.

hialmar. — Le coup sera parti.

relling. — Hum. Oui, oui.

ekdal. — La forêt se venge. Mais je n’ai pas peur tout de même.

(Il entre au grenier et referme la porte après lui.)

hialmar. — Voyons, Relling. Tu ne dis rien ?

relling. — La balle a pénétré dans la poitrine.

hialmar. — Oui, mais elle reviendra à elle.

relling. — Tu vois bien qu’Hedwige a cessé de vivre.

gina, éclatant en sanglots. — Mon enfant, mon enfant !

grégoire, d’une voix étranglée. — Au fond des mers…

hialmar, bondissant. — Si, si, il faut qu’elle vive ! Au nom de Dieu, Relling, rien qu’un ins-