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porte du salon et recule.) Ah ! Je la trouve encore là !

gina. — Mon Dieu ! Il faut bien que l’enfant soit quelque part.

hialmar. — Allons, sors.

(Il s’écarte pour la laisser passer. Hedwige, effrayée, entre dans l’atelier.)

hialmar, la main sur le loquet de la porte. (À Gina.) — Pendant les derniers instants que je passe à mon ancien foyer, je désire qu’on m’épargne la présence des intrus.

(Il passe au salon.)

hedwige, s’élançant vers sa mère, bas, d’une voix tremblante. — Il parle de moi ?

gina. — Reste à la cuisine, Hedwige. Ou plutôt non, va chez toi, dans la petite pièce. (À Hialmar, qu’elle va rejoindre.) Attends un peu, Ekdal. Ne bouleverse pas tout dans la commode. Je sais où chaque chose se trouve.

(Hedwige, un instant immobile, anxieuse, effarée, se mord les lèvres pour ne pas pleurer.)

hedwige, à voix basse, les poings crispés. — Le canard sauvage !

(Elle s’approche furtivement de l’étagère, prend le pistolet, se glisse dans le grenier, par la porte qu’elle entr’ouvre et referme après elle.)
(On entend les voix d’Hialmar et de Gina qui se disputent.)

hialmar, entrant avec des cahiers et de vieilles