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hedwige. — Oui.

hialmar, arpentant la chambre. — J’espère que c’est la dernière fois que tu l’as vue.

(Un silence. Hedwige promène son regard inquiet de l’un à l’autre, comme pour deviner ce qui ce passe.)

hedwige, se rapprochant, câline. — Papa.

hialmar. — Eh bien… qu’y a-t-il, Hedwige ?

hedwige. — Madame Sœrby m’a apporté quelque chose.

hialmar, s’arrêtant. — À toi ?

hedwige. — Oui, pour demain.

gina. — Tu as toujours reçu quelque cadeau de Berthe, ce jour-là.

hialmar. — Qu’est-ce que c’est ?

hedwige. — Non, il ne faut pas que tu voies ça maintenant. Maman me le donnera demain matin, dans mon lit.

hialmar. — Oh ! toujours quelque chose qu’on me cache.

hedwige, avec précipitation. — Attends, tu peux voir : c’est une grande lettre.

(Elle tire une lettre de sa poche).

hialmar. — Une lettre ?

hedwige. — Oui, ce n’est qu’une lettre. Je pense que le reste viendra plus tard. Mais qu’en dis-tu ? Une lettre ! C’est la première que je reçois. Et puis, il y a mademoiselle dessus (Elle lit) « Mademoiselle Hedwige Ekdal ». Pense donc… c’est moi.