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Et maintenant, comme la Dame de la mer et Solness le Constructeur sont deux drames très courts malgré le nombre d’actes, ne pourrait-on pas, un beau soir, présenter aux fidèles d’Ibsen Hilde tout entière ? Qu’en pense mon ami et frère d’armes Lugné-Poë, qui a tous les courages ?

J’ai, plusieurs fois, terminé mes modestes préfaces par des conseils aux interprètes. Je ne sais trop si ces conseils ne seront pas superflus ici. Ellida et Wangel se souviendront que Bolette et Hilde soupçonnaient leur père de donner à sa femme « des drogues » pour calmer son inquiétude, ce qui serait certes l’œuvre d’un inconscient, mais ce qui fournit une précieuse indication de scène. Le soupçon n’est pas fondé ; toutefois, il est possible. Ellida, si l’on ignore ce qui se passe en elle, a l’air, en effet, d’avoir reçu une piqûre de morphine. Quand on est renseigné, on reconnaît l’erreur. Mais il faut qu’elle soit admissible. Ibsen veut faire de la vie sur la scène, de la vie telle qu’il la comprend, composée d’élé-