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hypnotique, si Ibsen ne s’était gardé de préciser la nature de ce pouvoir, tout en mentionnant quelques symptômes connus : l’action à distance, le trouble instinctif qui précède l’approche de celui dont on subit l’ascendant, et enfin l’impression psychique devenant impression physiologique, visible et reconnaissable dans les traits ou les yeux d’un enfant né pendant que la mère était sous une influence comme celle dont il s’agit ici.

Mais tout cela n’est qu’incident, cela ne prend à aucun moment le caractère déplaisant d’une démonstration pseudo-scientifique. Le doute plane même sur la réalité de ces phénomènes, dont la fantaisie maladive d’Ellida peut fort bien avoir fait tous les frais. Il y a là, ce qui est bien d’Ibsen, un problème, non une thèse. Et surtout le poète évoque une figure qui, toute vivante qu’elle est, jusqu’aux détails pathologiques inclusivement, se revêt de poésie, suggère cet ensemble de rêve et de pensée qui est l’œuvre magique du maître, contre la fantaisie de qui nous ne pouvons nous défendre