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CATILINA

Oh ! honteux et vulgaires plaisirs ! Certes, vous ne me suffisez pas ! Mais je suis fou ! Non, non, c’est le repos qui me convient, tout espoir est mort. Ma vie désormais sans issue.

(Une pause.)

Rêves de jeunesse, qu’êtes-vous devenus ?
Disparus comme les nuages rapides de l’été, ne laissant que chagrins et désillusions, m’enlevant toute espérance virile.
(Il se frappe le front)
Honte sur toi ! Honte sur toi, Catilina !
De généreux instincts sont en ton âme et pourtant tu ne désires que la satisfaction de tes plus bas désirs

(Plus calme.)

Cependant parfois comme aujourd’hui
De secrètes aspirations gonflent ma poitrine,
Et quand je contemple là-bas la cité orgueilleuse,
L’opulente Rome, la décadence dans laquelle
Depuis longtemps elle est tombée,
Frappe mes yeux avec la clarté du soleil
Et une voix intérieure me crie :
Réveille-toi, Catilina ! Réveille-toi ! sois un homme.

(S’interrompant)